Depuis près de 300 ans, la voiture a évolué – presque – aussi vite qu’une Bugatti sur circuit. Elle a commencé avec un moteur à vapeur, aujourd’hui elle roule en thermique ou en électrique. On en a fait des kilomètres d’innovation… On a aussi eu le temps de l’imaginer voler (merci le passage à l’an 2000) ; mais ce que l’on ne pensait pas voir arriver de si près, c’est de penser qu’un jour la voiture se conduira seule. On entend cette idée depuis quelque temps déjà : les voitures sans conducteur, c’est le futur de la mobilité. Mais si ce futur était plus proche que ce que l’on osait imaginer ?
Qu’est-ce qu’une voiture autonome ? 🤓
On l’imagine aisément comme étant un véhicule qui ne nécessite pas l’intervention d’un conducteur, tout simplement. En réalité, l’analyse est plus précise… Et il se trouve que vous roulez probablement déjà avec un véhicule autonome. Toute la question réside dans le degré d’autonomie de ce dernier. En effet, on distingue 6 niveaux d’autonomie pour une voiture :
- Niveau 0 : Aucune autonomie / Il s’agit des véhicules sans aucune assistance électronique, à savoir la grande majorité des véhicules produits avant les années 2000. Le conducteur a ici le contrôle de toute la voiture.
- Niveau 1 : Aide à la conduite / On ajoute les aides à la conduite… Et c’est ici que l’ABS (par exemple) entre dans la danse ! On donne l’autonomie à la voiture sur une action précise, qu’elle ne peut cumuler avec d’autres. Une autonomie certes relative, mais aujourd’hui indispensable.
- Niveau 2 : Autonomie limitée / La voiture prend de plus en plus de responsabilités et peut désormais gérer plusieurs manœuvres en simultané, sans toutefois que le conducteur doive baisser son niveau d’attention. Cela le conduit à pouvoir ponctuellement lâcher les pédales, mais pas le volant.
- Niveau 3 : Autonomie conditionnelle / On embraye de plus en plus vers l’autonomie ; le conducteur peut même lâcher le volant en certaines occasions, mais doit conserver son attention et rester en mesure de réagir en cas de besoin.
- Niveau 4 : Grande autonomie / L’autonomie n’est plus partielle et se fait de plus en plus réelle… Le conducteur reste à sa place, mais la voiture maîtrise de manière autonome certaines actions, jusqu’à conduire seule dans certaines conditions.
- Niveau 5 : Autonomie totale / La voiture autonome telle qu’on l’imagine, autrement dit en mesure de permettre au conducteur de faire autre chose que conduire. L’autonomie est totale : les voitures autonomes de niveau 5 sont (ou plutôt seront) capables de conduire dans toutes les situations et sans l’intervention de quiconque.
Où (en) sont les voitures autonomes en France ?
La France s’apprête à passer la 3ème en autorisant la conduite des véhicules autonomes de niveau 3. Plus précisément, la France (ainsi que 53 autres pays) ont fait évoluer la Convention de Vienne sur la circulation routière (1968) en faveur d’une conduite davantage autonomisée. La Commission économique pour l’Europe des Nations unies (UNECE) stipule que pour ce troisième niveau :
- Le conducteur n’est pas aux commandes quand les systèmes autonomes sont engagés
- Le conducteur doit reprendre le contrôle quand le système lui demande
- Les systèmes autonomes ne peuvent conduire que dans des conditions définies et si toutes ces conditions sont réunies
Mais le progrès ne s’arrête pas ici : la société Mobileye (dont SIXT est partenaire pour son déploiement à Munich) teste son service de robotaxi à Paris. Précisons que les robotaxis sont classifiés au niveau 4… Autrement dit, c’est un petit pas pour l’Homme, une grande avancée pour les véhicules autonomes. 🚘
Voitures autonomes : quelles marques se lancent ?
C’est la course à la Lune du 21e siècle. À l’instar du premier pays qui a envoyé un homme marcher sur le bel astre nocturne, on se demande quelle marque pourra revendiquer avoir construit et commercialisé le premier véhicule 100% autonome. Tesla a longtemps été pionnier sur cette question, mais c’était sans compter sur une concurrence qui se fait de plus en plus rude. Petit tour d’horizon des constructeurs de voitures autonomes :
- Audi : Avec la grandsphere concept¹, Audi atteindra le niveau 4. Cette berline électrique présentée au Salon de Munich 2021 est prévue pour 2024. Reste à ce que sa commercialisation soit acceptée et que sa « conduite » soit autorisée…
- Cruise : Financée par General Motors et Honda (notamment), la société californienne développe le Cruise Origin ; un véhicule sans volant ni pédales… Du niveau 5, donc.
- Honda : La marque nippone commercialise sa Legend Hybrid EX (autonomie N3) depuis 2021 au Japon. Honda teste, en parallèle, sa série Legend avec des véhicules de niveaux 3 et 4 en Allemagne.
- Mercedes : Il s’agit du premier groupe automobile autorisé à commercialiser des véhicules de niveau 3, en l’occurrence les futures véhicules classes S et EQS. L’autorisation de cette catégorie de véhicules étant pour bientôt, nous devrions voir fleurir quelques-uns de ceux-ci sur les routes françaises dans les années à venir.
- Renault : Un brin de French Touch avec le Symbioz, concept car électrique de niveau 4 par Renault. Pour l’instant, pas de date de commercialisation en vue, mais les tests menés sont prometteurs.
- Tesla : Bien qu’Elon Musk se soit prononcé tôt sur la question des « self-driving cars », la marque avant-gardiste est relativement au point-mort sur ce sujet. Il a toutefois été annoncé lors du Cyber Rodeo d’avril 2022 que Tesla planchait sur un robotaxi entièrement autonome.
Un jour viendra où nos voitures intelligentes rouleront à notre place. En attendant, gardons la tête sur les épaules et les pieds sur les pédales ! Tant que c’est possible, regardons dans le rétroviseur plutôt que dans le futur. En berline ou en break, en thermique ou en électrique, gardons en tête l’essence même de la voiture : le plaisir de la conduire.
Louer une voiture (en toute autonomie) 🚗